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La puce du ciel II
dimanche 11 septembre 2005, par

La puce du ciel II

Ayant vendu mon Hydroplum II, et après quelques mois d’intense travail avec le chantier de Bretagne pour la mise au point du PETREL de série, je me retrouvais bientôt désoeuvré, ce qui bien entendu, ne pouvait durer bien longtemps !

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La puce du ciel II

L’idée me vint de refaire un nouveau pendulaire dans le style de la PUCE-DU-CIEL, mais en biplace cette fois, d’autant que mon copain Claude m’emmenait de temps à autres voler sur son pendulaire biplace COSMOS avec lequel il faisait de l’école . L’idée de départ était de faire un engin au centre de gravité aussi abaissé que possible (tant qu’à faire un pendule, autant mettre le plus de masse possible en bas !), bien caréné, donc avec moteur à l’intérieur de la coque, et une sorte de dérive à l’arrière destinée à supprimer l’instabilité en lacet constatée sur de nombreux pendulaires carénés : ceci nécessitait de placer le moteur en bas, au fond de la coque, et l’hélice fortement déplacée vers l’arrière et le plus haut possible pour passer un grand diamètre, gage de bon rendement. D’où la formule du réducteur à courroie longue et de l’arbre d’hélice également rallongé. Pour compléter le tableau, j’y rajoutais, un peu pour faire joli, une roue avant rétractable qui réduit encore l’instabilité en lacet.

L’appareil fut réalisé dans le courant de l’année 1990, et prêt à voler en Janvier 1991, après une mise au point assez laborieuse du système de transmission à courroie longue, qui a nécessité deux tendeurs sur le brin mou, dont un avec amortisseur..

Le dimanche 3 février, par un beau temps calme et froid, je me rends sur le terrain de Ghisonaccia avec mon copain Claude qui me prêtait son aile d’école de 21 m2, bien trop grande mais convenant très bien pour ces essais. Comme je manquais un peu (beaucoup !) de pratique en pendulaire, Claude me proposa de tâter un peu l’appareil avant moi : j’acceptais en insistant pour qu’il ne fasse pas le premier vol, dont j’estimais avoir la responsabilité. Claude, après quelques centaines de mètres de roulage... met la gomme et décolle franchement, puis fait deux ou trois tours de piste et se pose sans aucun problème. Il revient vers moi l’air ravi...et casse la fourche avant en freinant un peu fort ! Bien sûr, je ne lui en ai pas voulu, ni pour ce premier vol " volé "( oh, qu’elle est bonne !), ni pour la fourche cassée que j’aurais dû faire plus solide ; mais je ne pouvais plus voler à mon tour ce jour là, il fallait replier et rentrer . Mais qu’à cela ne tienne, la fourche sera réparée pour dimanche prochain, et nous rentrons joyeusement, très contents de ce nouvel engin avec lequel nous pourrons enfin revoler ensemble.

Je m’activais donc en début de semaine pour être prêt à temps, ce qui fut fait sans problème.

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Claude GIBERT effectuant les premiers vols de la PUCE II

Mais le vendredi 8 février, mon très cher ami Claude GIBERT, mon complice de tous les instants, se tuait aux commandes d’un CESSNA en percutant la montagne dans le mauvais temps.

Je ne m’en suis jamais remis, il en est ainsi des deuils les plus cruels.

Je n’ai plus jamais sorti la PUCE-DU-CIEL II, et les seules photos en vol que je possède, que j’ai prises moi même pour une fois et qui ont paru dans la presse, sont celles du premier vol avec Claude.

Paradoxalement, c’est un autre « Claude » (Claude Hanras), qui, venu du Nord en été 2001, est reparti avec dans son pays brumeux, avec la ferme intention de le faire revoler. Bien entendu, je l’avais au préalable soigneusement révisé, ce qui ne fut pas chose si facile car le mélange s’était entièrement évaporé dans le réservoir, faisant une épouvantable colle dans tout le circuit !

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