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L’Hydroplum I bis
samedi 10 septembre 2005, par Claude

L’Hydroplum I bis

L’Hydroplum I modifié 1992

Après ce drame, je restais dans le cirage, incapable de sortir une idée valable pendant plusieurs mois.

Et puis, comme on dit, la vie reprend le dessus, comme elle avait repris après la mort de mon père, mais alors j’avais le lancement du PETREL en cours et je n’avais pas le temps de penser. Et pour moi, si la vie reprend, c’est que je remets en chantier un engin volant. J’avais récupéré mon Hydroplum I , après bien des péripéties liées à la commercialisation de l’Hydroplum II, assez fortement endommagé : un hurluberlu chargé de le transporter avait oublié d’amarrer sur la remorque une aile, qui bien entendu s’était envolée et avait atterri brutalement ! Bilan : un gros bout d’aile manquant (entre autres) . Comme entre temps la réglementation avait changé, la surface alaire se trouvait un peu trop grande...d’où l’idée de couper l’aile de l’autre coté, plutôt que de refaire le bout manquant !

Résultat : 1m d’envergure en moins (1,4 m2 de moins, soit une surface ramenée à 12 m2). C’est encore largement suffisant pour un appareil qui ne pèse que 155 kg. Par la même occasion, j’en profite pour refaire des mâts carénés et surtout de beaux flotteurs de bout d’aile en plastique moulé, qui remplacent les gros flotteurs en contreplaqué ressemblant à des caisses à savon.

Enfin, je m’efforce de résoudre une fois pour toutes le délicat problème de la roulette de queue et du gouvernail marin, qui ont la particularité de se situer tous les deux au même endroit, ce qui pose un sérieux problème . De plus, ces deux appendices doivent être rentrants et conjugués à la direction ; la quadrature du cercle, quoi ! Tout ce que j’avais pu faire jusqu’alors pendant la première période de mise au point de l’Hydroplum n’avait pas donné satisfaction. ..Ce que je parvins à pondre à l’issue d’intenses cogitations résolut tous les problèmes à la fois ! (là, la modestie m’étouffe) : il s’agit d’une roulette de queue dont le carénage sert en même temps de gouvernail : ce n’est plus la quadrature du cercle mais l’œuf de Christophe Colomb ! Bien entendu, pas question de décoller avec la roulette dans l’eau car elle freine beaucoup trop ; il ne faut donc pas oublier de la relever.

Enfin, je réalisais une modification importante au niveau des spoilers (dispositif remplaçant les ailerons sur l’Hydroplum), dont l’efficacité laissait vraiment à désirer : ceux ci sont passés de l’arrière à l’avant du longeron ; comme ce dispositif est destiné à casser la portance, autant la casser le plus tôt possible sur le profil, ce qui en augmente l’efficacité.

Toutes ces modif sont prêtes début août 92 et le premier essai est fait sur la plage de la Marana, au sud de Bastia : c’est moins loin que St Florent et j’y ai des amis. Bien entendu, j’oublie de rentrer la roulette de queue, ce qui m’empêche de décoller et de plus, mes efforts finissent par la tordre : une sortie pour rien ! La semaine suivante, le décollage se fait sans problème, bien que nettement plus long que sur la version d’origine : la plus forte charge alaire en est évidemment la cause. Par contre les performances en sont franchement améliorées : la vitesse de croisière passe de 90 à 110 km/h, et la vitesse de pointe passe de 110 à 130 km/h. La vitesse de décrochage passe de 55 à 60 km/h, ce qui reste très raisonnable et encore tout à fait dans la norme U.L.M.

J’accumule jusqu’au mois de novembre environ 5 heures sur cet appareil nouvelle version, et j’ai la chance que mon ami GABY réalise un très beau reportage vidéo par une belle journée de septembre .

Puis l’appareil est remisé pour l’hiver, et je ne volerai plus dessus . Je suis vraiment indécrottable : quand tout va bien, je me désintéresse de mes créations et il faut que je repartes sur autre chose. Mais il faut bien reconnaître que c’est comme ça que le monde avance !

Cet appareil sera vendu un an après, pas cher, à un amateur venu spécialement de Bretagne pour l’emporter ; je n’en ai plus jamais entendu parler, ce qui me porte à croire qu’il n’a jamais volé avec (ou alors, c’est qu’il est proprement génial et n’a pas eu besoin de mes conseils !).

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